Emménagement
Le vendredi 16 novembre, la nana de l’agence nous avait dit : « passez lundi, on pourra signer les papiers et je vous donnerai les clefs. ». Il fallait aussi apporter la caution plus le premier mois d’avance en liquide ; ce qui signifiait qu’il nous fallait réunir 1700 € en liquide en plus des 500€ que nous avions déjà fournis la semaine précédente quand nous souhaitions prouver notre bonne volonté... Dur, dur ! Evidemment, après avoir tiré un peu plus de 500€ à quelques distributeurs avec nos deux cartes respectives et après en avoir vidé plusieurs (dont l’un qui s’est carrément mis en «hors service » pendant la transaction), nous avons dû nous faire à l’idée que nous ne pourrions jamais réunir autant de liquide en si peu de temps. Sur ce coup, Paulette a vraiment assuré puisqu’elle a allongé les biffetons le temps que le transfert depuis la France fasse effet… la honte pour nous !
Bref, France et moi nous sommes retrouvés à l’agence lundi midi, à lire chacun le contrat de notre côté et à poser plein de questions à la pauvre préposée qui voulait juste qu’on signe J
Encore une bonne nouvelle : pas d’état des lieux au programme – dans un furnished (meublé)! Grr… C’est d’autant plus agaçant que si vous vous rappelez bien en Irlande les proprios véreux sautent sur la moindre occasion pour garder la caution…
Nous sommes tous les deux repartis au travail avec notre double de clefs en poche, France trépignant d’impatience à l’idée d’être au soir, pour découvrir l’appart (je vous rappelle qu’elle n’avait pas pu venir à la visite !) – et moi un peu inquiet à l’idée que l’appartement ne lui plaise pas parce qu’un énorme défaut m’avait échappé…
Il était prévu que Riri et Jack nous apportent nos valises en 4x4 le soir ; ils s’étaient gentiment proposés pour nous aider à déménager, et ça évitait que Paulette doive se lever à l’aube le mardi matin car nous étions les seuls à devoir partir tôt.
Avant leur arrivée, sur le chemin du retour, nous avions décidé d’aller faire des courses. Nous avons donc fait un crochet vers le Dunnes Store le plus proche (qui d’après Paulette était un magasin grand et pas cher) ; bien que nous ne soyons pas fans de la très grande distribution, nous étions très alléchés à l’idée de faire enfin nos courses dans un magasin au choix correct et aux prix raisonnables. En réalité, il s’est avéré que, comme partout en Irlande, le magasin avait la taille d’un petit supermarché, et les prix étaient assez élevés. Darn.
Peu importe, un peu plus tard on a trouvé un Lidl presque au bout de notre rue (il était bien caché le fourbe !). En plus on trouve même des produits «français » qu’on ne trouve pas ailleurs comme la purée en poudre et la brioche…Hummmm ! :DPour l’heure, après avoir trimballé nos huit tonnes de courses d’emménagement, on est enfin arrivés devant la grille de City Gate, Saint Augustine Street, D8.
France était ravie et aussi inquiète que moi. On a d’abord essayé de comprendre quel code ouvrait quelle porte/grille (3 codes différents !) et vous verrez qu’on n’en avait pas encore fini avec les digicodes.
Direction le 3eme étage, sans ascenseur ! Finalement France a adoré l’appartement et on s’est payé le luxe de boire une petite bière en attendant Godot (Eh oui, on se met à la bière aromatisée et le pire s’est qu’on aime ça ! Qui a dit qu’on allait revenir alchoholics d’Irlande ?).
Quand il a fallu descendre rechercher les valises, ça a été tout un tintouin car Riri surveillait qu’on ne mette pas un sabot sur le 4x4 familial dans cette rue en travaux normalement interdite à la circulation. A ce moment, on a découvert que les codes que nous avions utilisés pour les grilles ne marchaient plus pour une raison inexplicable. On a donc accueilli Jack en lui parlant à travers la grille et en bidouillant le digicode pendant 10 minutes sous le regard inquiet de Jack. Il s’est avéré qu’il suffisait de secouer la grille comme une brute avant de taper le code !!!
Après deux semaines passées dans notre nouvel appartement, nous sommes en mesure de dresser un premier bilan :
Points positifs
L’appartement est très calme, spacieux et très propre. La décoration est très simple mais certaines choses sont bien pensées (présence de nombreux miroirs, quelques cadres génériques mais très discrets, une peinture neutre mais qui ne fait pas hôpital…).
La cuisine est plutôt bien équipée, on a une bouilloire, un grille pain, une hotte puissante, un four, et même...une machine à laver!
Where is Brian? Brian is in the Kitchen!
La salle de bain est aussi très agréable ; elle est équipée d’une (petite) baignoire et quelques gadgets sympathiques (extracteur, sèche cheveux mural qui peut aussi servir de chauffage…).
Enfin, on a un petit vestibule et un petit balcon qui sont des extras appréciables.
Points négatifs
On a une vue sur l’arrière du Brazen Head, le plus vieux pub d’Irlande et haut lieu touristique. On pourrait penser que c’est cool, mais l’arrière est hideux, c’est une espèce d’arrière cour cimentée sale, encombrée de cochonneries, située au pied d’un bâtiment victime du syndrome du ciment des années 20 (toute la façade arrière est recouverte d’un vieux revêtement inégal d’où sortent des tuyaux, des câbles et des vieilles cheminées). Enfin bon, ce n’est pas trop grave, on a surtout vue sur la cour de la résidence avec comme vis-à-vis un immeuble de bureaux inhabité la plupart du temps.
Mieux vaut couper une tête de Turk qu'habiter derrière une tête de Brazen
(photo prise à Dame Street, Dublin)
Si on chipote un peu, on peut aussi trouver que notre appartement est un peu éloigné d’O’Connell Street (15 minutes de marche). Cela ne nous empêche pas d’aller tous les deux au travail à pieds : 20 minutes de marche pour France et 40 minutes pour Mathieu.
Enfin, même si l’appartement est furnished, il manque des petits choses bien utiles (un grand couteau, un séchoir à linge et … un tire-bouchon ! Ce détail va prendre toute son importance par la suite). Il n’y a même pas de TV, c’est un scandale ! J
Depuis qu’on est installés on essaye de développer notre vie sociale, et après la première semaine de boulot on s’est dits que ce serait sympa de faire une mini crémaillère en invitant nos voisins et nos collègues de boulot. Sachez-le, cette petite soirée a fait un bide monumental ! J On a prévenu tout le monde trop tard, donc en gros les collègues avaient tous quelque chose de prévu, et la plupart des voisins n’ont même pas vu le mot que nous avions glissé sous leur porte durant l’après midi…
Ne cherchez pas, la clé n'est pas cachée dessous!
Tout ça n’a pas été si catastrophique puisque finalement nos voisins immédiats nous ont offert… une bouteille de champagne (!) pour s’excuser de ne pas pouvoir passer. Et le seul des collègues de Mathieu qui est venu a amené une bonne bouteille de vin – c’est là que l’absence de tire-bouchon s’est faite cruellement ressentir ! On a donc commencé la journée suivante avec le frigo plein d’alcool, et en tête la promesse de boire le champagne avec les voisins et le vin avec le collègue.
Avec ce fameux collègue, on est sortis boire un verre dans Temple Bar. On a pu « étrenner » cette rue très animée (c’est à la fois le nom du quartier et de la rue) qui fait un peu penser au quartier latin, avec tous ses pubs et ses jeunes qui sortent pour faire la fête. C’était bien sympathique et ça nous a donné envie d’y retourner.
Temple Bar, copyright Max Sauter (www.maxsauter.net)
Terminons la description de cette première semaine par une petite anecdote amusante : nous avons découvert l’inscription suivante sur la porte du palier : « 96 noisy cunts ! » (« 96, sales putes bruyantes »), probablement adressée à de précédents locataires. Seulement, sur le coup, nous avons eu un gros doute sur les destinataires de ce message car nous ne l’avions jamais remarqué avant ! Ça fait bizarre…
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