lundi 24 septembre 2007

Deuxième jour - mercredi 19

Comme Paulette doit jongler avec ses trois morveux (disons-le franchement :-D) et qu'elle passe son temps en voiture à emmener l'un à son atelier poterie à Dublin et ramener l'autre de son cours de Jokari à Navan (sans parler des soirées pyjama à Blanchardstown), elle nous propose de nous déposer à l'arrêt de bus à quelques kilomètres de la maison pour que nous puissions aller à Dublin et démarrer nos démarches.

Le corrolaire de cette offre est que le départ en 4x4 est anticipé à la minute près (si tu loupes la fenêtre de lancement la fusée peut exploser en vol, carrément).

Donc lever tôt et petit déjeûner fissa. En réalité, comme le mari entre aussi dans la danse (vu qu'il a lui aussi ses propres obligations), il faut compter sur deux fenêtres de lancement possibles. Nous, en bon citadins, avons décidé à la dernière minute de laisser partir le premier train et de prendre le second, histoire de mieux réfléchir à notre plan de bataille en ville - préparation totalement illusoire puisque nous avons mis le temps ainsi gagné à profit pour lambiner encore un peu plus. De toute façon, nous sommes quand même partis avec Paulette puisque malgré tous ses efforts pour plainifer sa journée, le réveil tardif de ses rejetons sabote systématiquement son emploi du temps ;-)

Nous voilà donc à l'arrêt de bus de Dunshaughlin, riante bourgade à peu près aussi grande que ma penderie, à attendre un bus à 2 x 5,10€ le billet aller (saligauds!)

Le trajet jusqu'à Dublin est assez long (45 minutes), et nous en profitons pour faire une petite sieste.

Une fois arrivés là-bas nous hésitons un peu sur l'arrêt auquel descendre. Mal nous en prend car le tout dernier tronçon de trajet (entre l'arrêt en plein centre ville situé juste devant l'office du tourisme et l'arrêt terminus) est infiniment long - à cause des embouteillages, et en plus il nous a fait perdre le sens de l'orientation. Nous n'étions plus très sûrs de pouvoir retrouver l'office du tourisme.

Finalement nous descendons au "busaras" (l'arrêt de bus, en gaëlique), une espèce de gare routière qui fait office de terminus en plein centre de Dublin.

Nous essayons de mettre la main sur un plan des lignes - makach bono bezef.

On est un peu toujours en galère sur le PPS number, étant donné qu'on a oublié le papier où on avait noté l'adresse et le n° de téléphone du centre de sécu (boulets!). Comme on est des fous, on demande à un passant qui nous indique le premier bâtiment administraif venu; Là, le type nous donne la vraie adresse du centre de sécu (Tara Street, de l'autre côté du "pont").

Les yeux pleins de bouillie, nous nous imaginons que le pont dont tout le monde nous parle est ce pont de chemin de fer à quelques dizaines de mètres de nous. Nous passons plusieurs fois en dessous (pour aller "de l'autre côté" :-D) et demandons notre chemin à 8 millions de personnes (dont des policemen, ce qui montre notre désespoir) avant de comprendre que l'avenue sur laquelle nous nous trouvons se change en pont un peu plus loin, pour passer le fleuve. En fait, Dublin est exactement comme Paris, et c'est comme si nous avions été sur le Boulevard Saint Michel et qu'on nous avait indiqué qu'il fallait traverser la Seine. Mais comme le Centre de dublin est totalement plat, impossible de voir qu'il y a un pont, même en étant juste à côté!


Busaras (et non pas Busarus), le pont de chemin de fer, le pont, Tara Street, O'Connell street...

Bref, nous traversons, et remontons la Tara Street en quête du centre de Social Welfare.

Une chose à savoir sur les rues irlandaises : tu peux toujours crever pour trouver un panneau qui t'indique le nom de la rue où tu es, et tu peux encore plus crever pour trouver un numéro de rue; pire, cette dernière chose n'existe pas vraiment. Quand tu cherches une adresse, tu ne cherches pas le n° truc de la rue machin, mais tu cherches la "house bidule" dans la rue machin. Là, par exemple, on était censés trouver la "Tara house" (sans panneau sur la façade, vous vous doutez bien).
Paulette nous a même indiqué que la plupart du temps, pour s'y retrouver, les gens indiquent le Pub le plus proche... "what's your local?" - sous-entendu "Quel est votre pub local?" "vous habitez près de quel pub?"

Au Social Welfare, il faut prendre un numéro (normal). Un panneau nous avertit que pour obtenir un PPS number "hors de la zone concernée par ce centre", il faut "s'adresser au centre concerné parmi les centres présents dans la liste ci-dessous" Evidemment, rien n'indique à quelles zones correspondent les centres. Nous faisons donc la queue pour apprendre que notre centre se trouve à Navan, à environ 15 km au Nord de Dunshaughlin. Heureusement, j'avais repéré (Mathieu) que Navan était accessible par le même bus que celui que nous avions pris ce matin là.

Soulagés d'avoir enfin l'information voulue, nous décidons de partir vers le centre ville, dans la grosse avenue commerçante (cf. O'Connel Street sur le plan ci-dessus).


Dans cette rue, on n'a pas chômé :
- On a été acheter des cartes SIM avec du crédit pré-payé (là-bas, l'opérateur à la mode s'appelle O²)
- On a été à l'office du tourisme pour trouver des infos et on a acheté un plan de la ville (évidemment, le bureau mitoyen, qui lui s'occupe de toutes les informations autres que touristiques telles que le logement ou l'emploi, était fermé le mercredi...)
- On a mangé au Burger du coin (SuperMac's) en regardant le plan et en étreinant nos cartes SIM (personnellement je suis devenu fou en essayant de comprendre le prix d'un menu - et les caissières polonaises étaient incapables de m'expliquer).
- Comme France se tâtait pour acheter un nouveau téléphone, on est retournés voir les gens d'O². Finalement on ne leur a pas acheté de téléphone mais on leur a fait avouer que les adaptateurs 110V (système brittanique) --> 220V (système européen) s'achètent à la ... pharmacie.
- On est allés à la pharmacie, ou nous avons achetés lesdits adaptateurs, mais notez bien que nous aurions tout aussi bien pu y acheter des piles, une coloration pour les cheveux, du parfum (dans le rayon parfumerie spécialement aménagé avec sa vendeuse dédiée, qui occupe la moitié de la pharmacie) ou encore du Coca (dans le petit frigo à l'entrée) - On est allés à l'ANPE ("FAS") pour que je puisse regarder les offres. Malheureusement, je ne pouvais pas utiliser les tépéhones gratuits ni imprimer les offres tant que je n'avais pas mon PPS number. Mais il m'a suffi de noter les adresses email et le tour était joué.


A propos des Polonais, il faut savoir que les Polonais, en Irlande, c'est comme les "Arabes" pour nous. C'est l'immigré n°1; il y en a partout (attention, hein, on n'a rien contre les "arabes", c'est juste pour essayer d'expliquer) (on n'a rien contre les Polonais non plus d'ailleurs ;-p) Donc en gros toutes les caissières et toutes les serveuses ont blondes, et dans les supermarchés il y a des rayons de bouffe polonaise (Polish Food - Polska je-sais-plus-quoi). Nous, les Français, on est privés de rayon de bouffe spécialement dédié, mais on s'en fiche étant donné que plein de produits sont importés de France ou copiés sur la nourriture française. On peut donc acheter de la "French Baguette" (traduite en français par "pain français traditionnel" - LOL), des Petits Filous, du Chèvre du Poitou (à 6€ le rouleau...), que sais-je encore.


Le hasard, toujours farceur, a fait en sorte que tous ces lieux que nous avions à visiter soient disposés aux deux extrémités de la O'Connel Street, de telle sorte que nous soyons obligés de la monter - descendre - monter - descendre - monter - etc...

Nous avons fini par tomber sur LE monument de la O'Connell Street, une espèce de flèche en métal contemporaine chromée de peut-être 50m de haut, se dressant fièrement vers le ciel (pour la louper il fallait vraiment le vouloir)

La "spire" de O'Connel Street

Le mari de Paulette, Jack, m'a expliqué qu'avant, à la place de la flèche, se dressait une haute colonne dans le même style que les splendides bâtiments en brique de l'avenue, mais que l'IRA l'a faite péter parce qu'en haut se trouvait une statue de l'amiral Nelson (pour ceux qui n'ont pas suivi, les Irlandais n'aiment pas beaucoup l'occupant brittanique ni tous les symboles qui s'y rapportent).


A propos du centre ville de Dublin, j'ai eu une impression très étrange, parce que ça ressemble beaucoup à Paris (somptueux bâtiments du 19eS, large avenue très peuplée qui se termine sur un pont qui enjambe le fleuve, un fleuve enjambé par plusieurs ponts, etc.) sauf que tout est plus petit... Mais en conservant les mêmes proportions (immeubles moins hauts, fleuve moins large, ponts plus rapprochés). On a donc l'impression d'être dans un mini-Paris (mais sans métro). Un peu comme l'avenue miniature de Disneyland, 'voyez l'idée ma brave dame? (les Irlandais apprécieront la double comparaison, j'en suis sûr :-D)

Dublin : Paris miniature! (O'connell bridge)


A ce moment, c'était l'heure de rentrer, on en avait plein les bottes. On a repris le bus, Paulette est venue nous chercher à l'arrêt de bus de Dunshaughlin, et elle nous a fait un bon couscous.

C'était une bonne journée!



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Petit addendum sur la première soirée : j'ai commencé à avoir de l'asthme et France se traîne une douleur aux dents affreuse... qu'on a emmenés avec nous à Dublin le lendemain, et qu'on a retrouvés le soir en rentrant :'-(

2 commentaires:

fran�oise a dit…

Avant 1989, la topographie du lieu était faite pour dérouter les espions du KGB. Maintenant c'est pour dérouter la CIA. En bref, vous n'avez pas encore compris que vous êtes dans la 4ème dimension, dans un jeu pour martiens.

fran�oise a dit…

Je vous en supplie, continuez à narrer votre aventure extra-terrestre, je me marre.
Commentaire personnel: les gosses de Paulette, c'est pas de la tarte!