Il était prévu que nous prenions tous un gros brunch (contraction de breakfast et lunch, c'est à dire un petit-déjeûner/déjeûner) pour partir tôt, ce que nous avons quand même fait malgré l'heure avancée. En d'autres termes, nous avons enchaîné sans vergogne les tartines beurrées, la confiture, les céréales et autres denrées sucrées. Puis, une fois bien rassasiés, on a surencheri avec les saucisses, le bacon, les haricots rouges en sauce et le fromage! Enfin, dans le but de manger équilibré, nous avons terminé par quelques fruits :-D
Allez hop, on part à 6 dans le 4x4 (pratique ces grosses voitures), le plus grand des enfants n'ayant pas souhaité se joindre à nous et le plus petit ayant été fourré sur le siège amovible du coffre. Arrivés à Dublin, on dépose le benjamin à un Pub dans lequel se déroulera plusieurs concerts caritatifs au cours de l'après midi. Il était prévu qu'on y assiste mais, vu l'heure, il fallait choisir entre les Vikings et le Rock n' Roll :)
C'est donc à cinq que nous nous sommes rendus au Musée National d'Irlande, "at Collins Barracks" ("dans la caserne de Collins" car ce musée est aménagé dans une ancienne caserne militaire qui doit dater du 18e/19e et qui a servi jusqu'à très récemment). Dans la cour, des inscriptions sur les murs indiquent les pas militaires (paces) pour les troufions en exercice. 10 paces, 20 paces, 30 paces... 100 paces. Au pas de course!
Le musée abrite des expositions temporaires et permanentes.
Remarque: en Irlande les musées sont gratuits sauf parfois lorsqu'il y a des expositions temporaires. On peut alors se poser la question suivante: Mais à qui profite la gratuité des musées?? (private joke avec certaines personnes qui se reconnaîtront :p).
La première attraction se situe en plein milieu de la cour : il s'agit d'un bateau Viking construit en 1042 à Dublin. Si vous vous étonnez qu'un bateau Viking ait été construit à Dublin, rappelez-vous qu'à cette époque les Vikings étaient bien implantés en Grande Bretagne et en Irlande, et que bizarrement ils étaient alliés avec les seigneurs locaux pour combattre les Normands, qui eux-mêmes étaient d'anciens Vikings squattant la Normandie. Bref, après s'être fait défoncer pour la 2e fois par Guillaume le Conquérant, le Seigneur brittanique Harold Godwinson, qui s'était enfui en Irlande, a envoyé ses enfants se réfugier chez ses amis Vikings avec ce bateau. Notez qu'il n'a pas été du voyage car il s'était fait trucider au passage. Le bateau, qui a été incendié dans un Fjord danois à son arrivée (cérémonial viking), a été redécouvert récemment au fond de l'eau, identifié, et reconstruit d'après le modèle. Il a ensuite navigué jusqu'à Dublin et a été installé dans la cour du musée.
La visite se poursuit dans une grande salle obscure abritant ce qu'on appelle les "High Crosses" (hautes croix) irlandaises. Il s'agit de très anciennes croix Chrétiennes fortement imprégnées du style celtique (avant le 8e siècle?), et surtout très très grosses (plus de 6m pour la plus haute). Ce qui est très fort, c'est qu'on trouve ces énormes monolithes un peu partout dans la campagne irlandaise, comme les calvaires en Bretagne. Celles du musée sont des moulages en résine, mais avec l'éclairage rasant qui fait ressortir les bas reliefs, c'est incroyablement impressionnant.
C'est à ce moment que Paulette et Jack nous ont lâchement abandonnés pour... rentrer regarder le match de Rugby (Irlande/Argentine) :-D
Nous avons terminé la visite par une exposition sur les soldats irlandais à travers l'histoire - entendez par là un ensemble de costumes, maquettes, accessoires assez intéressants retraçant l'histoire des combattants irlandais, depuis le moyen âge jusqu'au 21e siècle. Loin de donner dans l'autosatisfaction militaire, cette exposition rappelle surtout que les Irlandais ont servi dans à peu près toutes les armées du monde, sauf la leur. A commencer par l'armée brittanique à qui ils ont servi de chair à canon jusqu'à leur indépendance (c'est d'ailleurs pour ça qu'on trouve des soldats irlandais portant des képis en peau de tigre, qu'ils ont ramenée d'Inde ou des Malouines). Mais ils ont aussi fait partie de la Grande Armée, ce qui a d'ailleurs permis à France d'apprendre définitivement comment on dit "fourchette" et "cuillère" en Anglais. Vous ne voyez pas le rapport? Dans l'une des vitrines, un intéressant kit de couverts démontables était présenté à côté de son étui, et la plaquette explicative indiquait "The 'C' means 'Cuiller' (spoon), and the 'F' means 'forchette (sic)' (fork)".
La double devise brittanique : "Honi soit qui mal y pense" (si tu parles mal sur moi j'te défonce) et "Dieu et mon droit" (De toute façon j'ai Dieu avec moi pour te défoncer). En Français dans le texte... La classe pour nous!
A noter, quelques objets très intéressants à la fin de l'exposition sur la guerre clandestine menée par l'IRA au début du 20e siècle (documents camouflés, pistolets démontables, fusils de snipe artisanaux, etc.) qui n'est pas sans rappeler la résistance Française pendant la 2e G.M.
Pour quitter le musée, nous avons traversé l'exposition permanente, présentant la collection intégrale du musée national, qui se compose d'un incroyable bric-à-brac de tous les pays et de toutes les époques, soigneusement classé et aligné dans des kilomètres de hautes vitrines. Ce qui, en France, est stocké dans des caves (faute de place), est intégralement exposé ici :-D
Après cela, nous avions pour objectif de retrouver Loulou dans le pub afin que nous rentrions tous les trois en même temps dans la ferme familiale. Le pub est à environ 50 minutes de marche du musée, ce qui est faisable mais pas pour des fainéants comme nous, donc direction le Tramway Dublinois. C'était la première fois que nous empruntions ce mode de transport depuis notre arrivée. Histoire de ne pas trop être dépaysé et de se souvenir de Paris, le tram étant bondé de monde.
Remarque: il faut savoir que tous les magasins sont ouverts le dimanche en Irlande donc les gens sortent beaucoup. C'est d'ailleurs très paradoxal puisque les Irlandais sont très catholiques, ils vont à la messe, ils font plein de bébés (beaucoup de très jeunes mamans) mais ils ne respectent pas le jour du seigneur...Tout se perd ma brave dame! :)
Tramway puis marche à pieds (1h si on exclut le détour que nous avons fait en confondant Est et Ouest ;-D) - cliquez pour agrandir
Environ 10 minutes de tramway plus loin, nous nous arrêtons à la station Abbey Street et là nous partons plein sud. Nous avons suivi à peu près le même trajet que pour nous rendre à nos entretiens en passant par Grafton Street mais cette fois nous étions quelques centaines de mètres plus à l'Ouest. La balade a duré environ 40 minutes et a été très agréable. Nous avons découvert de nouveaux beaux batiments. En plus, le temps était clément, il faisait presque chaud :) Par deux fois, nous sommes entrés brièvement dans des pubs pour voir où en était le match. La première fois : 10 à 8 pour l'Irlande, la deuxième fois : 10 à 28 pour l'Argentine :-/
Une heure après être partis du musée, nous sommes enfin arrivés au Pub, où Loulou discutait rock avec le célèbre Martin (Martine à la Plage, ha ha ha), Joe et deux minettes en nous attendant. Cette sacrée bande de rockeurs acnéiques ne jure que par AC/DC depuis que Loulou (porteur d'amplis) les a faits découvrir à Joe (guitariste auteur) et Martin (clavier).
Nous avons siroté une bière scandinave à la poire qui glissait bien dans la gorge, à part le prix (normal, en irlande, la plus petite bouteille de bière fait 500 ml, alors qu'un coca fait 250 ml :D).
Loulou derrière la bouteille de Kopparberg et celle de coca
Dans le bus du retour, nous avons rencontré une Française haute en couleurs: bretonne, ne parlant pas un mot d'anglais (elle a gratifié le chauffeur qui lui a avait fait remarquer qu'elle confondait son billet et son reçu d'un "ouais okai ouais"), fille au pair, un peu baba sur les bords et horrifiée par les Irlandaises à moitié nues (hormis les tonnes de paillettes) et totalement saoûles qu'on croise le soir au coin des pubs.
10 commentaires:
Je vais déposer plainte : je ne peux plus travailler. Je passe mon temps à lire le blog. D'accord, ça détend. Mais comment je gagne ma vie ?
En même temps ça m'aide à me lever le matin.
Continuez
LN
Pour ceux qui cherche du travail, un petit dialogue qui devrait aider :
Employeur. - « Quelles sont vos motivations ?
Candidat. - Interroger le concept de salaire conçu comme crédit que le travailleur fait à l'employeur en lui faisant l'avance de son temps de travail puisqu'il reçoit sa paye à la fin et non au début du mois.
Employeur. - Passionnant : vous êtes embauché ! »
Essaie un peu pour voir...
Votre blog est génial !!!!!!!!!!!
Moi aussi je vais déposer plainte car moi aussi je passe ma vie à lire le blog.
1) le dialogue d'embauche conçu par Hélène est à la fois pertinent et rigolo !
2) je suis vraiment désolée pour les dents de France.
Si elle se fait soigner à Paris et qu'elle ne sait pas où dormir, pas de problème, je l'héberge.
3) je vous en supplie: continuez votre blog
Merci Françoise pour ta proposition :)
Vendredi soir j'ai été chez ma soeur, qui habite à trois minutes à pieds de chez le dentiste! Samedi j'ai été voir mes parents à Chartres.
La mère de Loulou et Fifi a dit: "vas-y mollo, Françoise" ç'a veut dire "déconne à fond Françoise".
C'est dur quand on tape avec un seul doigt ! Laissez ce message ça veut dire: on pense à toi. j'envoie votre nom de blog à Vincent (un autre neveu). Votre blog est trop marrant pour qu'il passe inaperçu.
Si vous voulez, je vous envoie commantaires sur ma vie (passionnante). Si vous dites OK je m'expense.
Françoise a dit: "Ouah, les fautes d'orthographe" !
C'est trop cool.
Non, je veux dire c'est trop Zen
Je viens juste de lire les messages de Françoise! Surtout ne t'arrête pas Françoise, Paulette rafôôôle de tes petits commentaires personnels :-D
(et nous aussi :p)
PS: ont sans foue dé fôte d'hortaugrafe!
Au fait, tu peux t'expenser autant que tu veux! :)
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